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Tu sais qu’y a des loups y paraît, le long des voies des chemins de fer ? Par-ci par-là. Personne les voit. Ou seulement quand y s’font faucher par un train. Surtout dans les tunnels y paraît.

C’est vache, ouais. Pourtant, l’tunnel, tu vois, c’est bien l’seul endroit où on est sûr d’où on vient et d’où on va. J’crois qu’le gars, là, y savait très bien

où il allait. Vers une lumière. C’est tout. C’est pour ça qu’y dit pas. Qu’est-ce tu veux qu’y dise ? Qu’y vient d’une lumière et qu’y va vers une autre ?

C’est comme un loup dans un tunnel. Y parle pas. Il avance, c’est tout.

Il faudrait des écoles pour tous les enfants du monde. Ce n'est pas le cas. C'est pourquoi il faudrait inventer un lieu où les rêves deviennent réalité. Connaissant quelques enfants de par le monde, j'ai utilisé ce qu'ils m'avaient transmis et l'amour que j'ai pour eux, afin d'écrire une histoire que chacun voudrait raconter. 

L'auteur nous entraine dans un conte philosophique où règnent la poésie et la fantaisie, où les cartables poussent dans les arbres et où tous les enfants vont à l'école. 

"À élever nos enfants, ils dépassent nos peurs, ils voient plus loin." 

Avant même sa publication, la pièce a inspiré une enseignante et un metteur en scène, et a donné lieu à une représentation par des élèves de CE2. 

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5 personnages. Ils n’ont pas de nom, si ce n’est un signe de ponctuation qui les caractérise.

Par ordre d’apparition sur scène :

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La scène est vide. Seulement les chaises utiles aux personnages.

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Au milieu de la scène, un grand cadre en bois. Un taquin. Vierge.

Des deux côtés du taquin, des cordons rouges tenus sur des pieds, comme dans un musée, limitent l’accès depuis les bords du taquin jusqu’aux bords de scène. On ne peut passer derrière le taquin.

Face aux cordons, en bord de scène, des bancs.

Rien devant le taquin.

Les personnages entrent indifféremment de droite ou de gauche, ne pouvant que traverser la scène entre les cordons et les bancs.

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Le rideau se lève sur une file d'attente et un brouhaha de voix. Chacun parle. Aucun n'est vraiment audible. Tout le monde est figé. Puis grand silence. La personne la plus à droite sort de scène, accède au guichet, la file avance puis les voix reprennent.

Un temps puis certaines voix se taisent, de telle façon que l'on commence à saisir certains mots. Puis de plus en plus pour finir par comprendre des phrases, une conversation.

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Milieu de scène une potence au pied de laquelle est attaché un cadavre.

Le corps est imprécis, non identifiable en genre et en âge.

Une silhouette humaine abattue par des humains.

Un garde, cagoulé, armé d’un fusil en bandoulière.

Il est le plus souvent immobile au pied de la potence, à côté du cadavre,

et effectue de temps en temps une ronde autour du condamné.

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« La violence n’est ni dans les cris ni dans les larmes, c’est pourtant eux qu’on étouffe. »

La scène est coupée en deux, en son milieu, par un espace représentant une rue, qui va du bord de scène jusqu'au rideau du fond. D’un côté et de l’autre de cette rue leurs maisons sont représentées sans cloisons.

Femme 1, à gauche, et Femme 2, à droite, sont assises sur le toit de leur maison,

chacune sur une chaise, dos à dos. Un fil à linge tendu, haut, entre deux poteaux fixés à leurs dossiers. Du linge pend, à travers cette rue, dans lequel le vent semble souffler comme dans des voiles.

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Balayer, c’est pousser d’une main, celle du bas, les feuilles les mégots les papiers la poussière, et tirer, à peine, retenir de l’autre main, celle d’en haut, pour faire levier, créer un mouvement, un élan, faire un balancier tandis qu’on avance.

Qui n’a jamais balayé longtemps et avec application ne peut s’en rendre compte, mais chaque personne ayant à un moment placé cette action audessus de toute autre sait que c’est une vérité. On traverse une place pour en ramasser les feuilles mortes en poussant d’une main et tirant de l’autre. Comme on avance dans la vie. Sans ça, on déplace de l’air. On arrive au bout et ça vaut même pas la peine de sortir la pelle. Restent bien quelques traces, de la paille du balai qui s’use quand même. Mais rien à ramasser. Ou si peu qu’on peut, d’un dernier coup l’éparpiller aux quatre vents. Balayer c’est tout bête, mais faut bien le faire. Et c’est pas donné à tout l’monde.

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